Isabelle Malmezat

Painting

D’une délicatesse nuageuse, chaotique, tragique et sombre, Isabelle Malmezat libère les enveloppes d’âme qui s’agitent au fond des espaces de la peau.

« C’est dans les choses fragiles et blessées que je me sens le mieux. J’ai besoin de la faille. J’ai besoin de perdition pour peindre ». Chaque blessure détruit la limite de l’enfermement, s’ouvre à l’altérité qui fait vivre. Les contours s’effilochent comme des cicatrices de vent, et des créatures sans assise flottent telles des algues de chair. Leur non-corps est une table sublime dans l’étendue évidée. Exorcisme de la création.

Les figures en esquisses d’Isabelle Malmezat, parfois proches d’une écriture sauvage de la défiguration, ne viennent pas du dehors mais du tréfonds d’un insondable mystérieusement habité. Elles trésaillent dans la nuit. Etranges étrangers toujours en précarité, ces presque vivants sont toujours à ses côtés. Faits de poussières d’âmes et d’errance éternelle, ils s’abandonnent à l’infini de leurs manques. Leur état est lacunaire, infime et partiel. Êtres précaires sans mémoire, sans source et sans structure, ils peuvent naître et renaître des milliers de fois. Ils sont cependant de très haute présence. Ils flottent sur leur détresse. Traversant tous les lieux des grandes blessures du monde, ils sont sans lieu. Vierges de tout passé, ces êtres d’abandon n’ont pas la hantise de l’accomplissement. Ils surgissent en dure transparence et ne font que passer. « L’homme est loin de lui-même », dit-elle.

Christian Noorbergen

Isabelle Malmezat
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